Nom : Nara
Clan : Nara
Prénom : Koromaru
Age : 14 ans
Rang : Etudiant
Village : Konoha-no-kuni
"Pendant que Kaniko pensait que la conception du monde était d'un universalisme parfait, il n'y avait pour peu dire dans les faits, que la thèse d'une création superflue, longuement étudiée dans le chapitre trois de l'oeuvre de Rikiko, où il déploie que le monde est un magnifique astre qui peuple un voile d'autant plus grand et d'autant plus complet. Ainsi, il rétorquera à tous ceux qui s'y opposent, que l'homme sage est celui qui sait se remettre en question, et qui donc par une morale forte et positive face à la culture qui peut l'influencer, saura avancer dans les lignées des grands qui peuplent notre histoire. Il existe pourtant un ...."
Dans la grande salle une dizaine d'élève suivaient impassiblement le cours d'un vieil homme, qui au tableau, écrivait succinctement quelques bricoles avec sa craie, tout en récitant un texte presque parfait, que la jeunesse ne pourrait comprendre. Sans pour autant interrompre l'oeuvre orale de leur professeur, plusieurs élèves s'amusaient à chuchoter, pour voir passer les minutes plus vite...
"La question du bonheur est une simple rhétorique de l'âme. Certains diront que le désir y contribue, parce que l'homme cherche inéluctablement le bonheur. Rikiko pense par sa recherche intellectuelle, que le bonheur pur ne se trouve que dans la mort, car seule véritable séparation du corps et de l'âme, des maux, et des bienfaits. En fait, c'est sûrement bien plus comp..."
"Eh ! Koro, tu trouves pas qu'il en crache le prof ?"
"... Ainsi, a-t-on vraiment le droit de désirer le désir, dans la façon dont nous le percevons ? ... Eh bien"
"Ta gueule on va se faire voir, Shinzu !"
"... dans sa totalité, Rikiko explique à nouveau, que le désir peut être maîtrisé, qu'il doit d'une manière ou d'une autre sans..."
"Oh, sa va quand même, laisse-le parler. De tout manière y'a rien d'autre à faire."
"... c'est une valeur qui reste un paradoxe : le plaisir peut émaner du désir, comme il peut remplir un bonheur vide de ..."
"C'est intéressant la philo. On apprend la vie."
"... C'est ici que se règle la cadence latente de l'homme, et de ses maux. Comme l'expliquait Miaine, les névroses fréquentes qu'il étudiaient étaient en parallè..."
"Va falloir que je t'apprenne la vrai vie, Kagayu-kun ! Shin, je dors un coup et on se retrouve à la sortie, dans le jardin !"
"... prendre en compte l'inconscient du sujet, afin de bien pouvoir expliquer si l'estime des choses perçues est réellement et véritablement bo..."
"Dormir ? Mais tu ..."
"Kagayu Nakate ! Si je vous dérange, faites-moi signe ! Que pensez-vous de la théorie encore inexpliquée de l'inconscience du désir ? Innée ou vaine ?"
"Eh bien... euh..."
"Je m'en doutais."
Koro décrocha un sourire moqueur à Shinzu, qui s'empressa de lui répondre par un regard des plus significatifs. Kagayu, baissa la tête en guise d'abstinence, et se saisit de son stylo pour ne plus jamais relever ses yeux vers le tableau, un petit coin de son esprit bloqué par la colère de l'injustice.
Mais Koro et Shinzu étaient ses amis, depuis toujours. Dès la naissance, ils étaient ensemble, réunis. On est souvent plus fort à plusieurs que seul. Aussi, sa fureur passa à mesure que le cour s'éternisait, et bientôt, il ne pensait plus qu'à leur réunion quotidienne, dans les jardins de l'enceinte.
"Le cours est terminé. Pour demain, vous me répondrez à la question suivan..."
"Eh ! Shinzu ! Regarde le prof !"
Dans un mouvement de précipitation, le vieil homme avait frotté sa main sur le tableau, essuyant une large partie de la craie qu'il y avait déposé, puis se l'était passé sur la figure, sans prendre attention de son continu. Lorsqu'un grand fou rire se déclencha dans la classe, alors l'enseignant du noble art comprit et s'empressa de s'essuyer avec un mouchoir qu'il sortit rapidement. Tous les jeunes enfants sortirent de la salle la larme à l'oeil, le coeur réchauffé, sans, évidemment, avoir pris quoique se soit du cours et des devoirs.
Le chemin auparavant vide, fut remué par la vingtaine d'élèves qui sortirent en trombe. De leur côté, Koromaru, Kagayu et Shinzu partirent le long de la pelouse, fraîche et verte, pour attraper un autre plus petit sentier, qu'ils suivirent durant quelques dizaines de minutes. Pénétrant dans une forêt, ils entamèrent leur course, et en sortirent, quelques minutes plus tard. Devant eux, une grande plaine verdoyante, fleurs, ruisseaux, une petite cascade, et quelques oiseaux qui décollèrent à leur arrivée les attendaient. Les trois jeunes gens s'étalèrent généreusement dans l'herbe douce et soyeuse, pour ne plus en ressortir de l'après-midi. Kagayu avait ouvert un généreux livre, dont il disait avoir lu plus de trois cents pages. Koromaru regarda une nouvelle fois son ami, tenant d'une main ferme son oeuvre : il n'en était guère qu'à un gros quart. Un petit frisson frémit alors dans son esprit, se demanda comme le garçon pouvait se satisfaire de choses aussi difficiles et aussi grosses. Shinzu, le guerrier dormait, alors qu'il venait de terminer un petit footing.
Koro était donc seul, seul à lui-même, à contempler la nature. Son ombre s'étalait sur plusieurs mètres devant lui. Cette ombre était son arme et son âme. Elle représentait beaucoup pour lui. Un Nara sans ombre ne sert à rien. C'est sûrement la chose qu'il de plus précieux. Chaque jour, il prie pour qu'on ne lui retire pas le soleil, comme ultime punition de son calme et de sa tranquillité.
"Dis Koro, c'est quoi alors, la vraie vie ?"
Koro pensait que le jeune Nakate avait oublié, ou avait expressément omis de clarifier sa remarque... Il en fut étonné, mais décida de lui expliquer, réveillant par la même occasion Shinzu, qui se tourna légèrement sur le côté.
"C'est ça ! Rien faire... mais pourtant profiter tant. L'effort ne sert à rien."
"Bof, moi je lis toute la journée."
"Tu n'imagines même pas l'intensité de la concentration que tu dois avoir, même l'autre bourrin à côté n'y arriverait pas."
"Tu crois ?"
"Tu me prends pour un imbécile ? Lire, y'a rien de pire. Je sais pas comment tu fais. Je préfère rester là allongé et regarder. Allumer un cigarette, et parlait avec les oiseaux qui s'approchent et qui te disent bonjour."
"Autant dormir, le rigolo."
"Dormir, c'est bien une activité de guerrier, ça. Tu profites de rien quand tu dors. Ton corps ne vit plus."
"Il se repose."
"Le but n'est pas qu'il se repose, c'est qu'il apprécie. De toute manière, si tu ne fais rien de la journée, tu n'as pas besoin de te reposer !"
"Vu comme ça."
"Regarde Kagayu, le soldat est blessé dans son ego !"
Koro et Kagayu entamèrent un léger rire. Shinzu se leva, et se lança sur Koro. Il savait très bien que Kagayu ne poserait aucun problème au garçon, alors c’était bien plus jouissif de défier Koro. Mais si le jeune homme était un fainéant amené à regarder le ciel et ses étoiles, il restait un Nara. Et un Nara sait se battre. Son poing lui frôla l’oreille, Koro avait esquivé d’un violent coup de rein vers la droite. Son autre main remontait vers son menton, mais le garçon se pencha en arrière, et vit le bras lui passé devant le nez. Sans attendre une seconde, il s’en saisit, le retourna le plaqua dans le dos de Shinzu.
"Costaud, mais pas très rapide…"
"Tu m’as encore eu. Tu fous rien de la journée."
"C’est mentale.."
Shinzu dégagea un large sourire, se retourna, et, Koro baissant sa garde, lui infligea un grand coup dans le ventre.
"Ca aussi c’est mentale, grande paluche !"
"Oui, sûrement…"
"Oh, t’es lourd…"
Shinzu ne pouvait plus bouger. Koro se levait, et suivit son ombre du regard : elle descendait le long de son corps, se jouait des retors de que le terrain lui imposait, et se fixait sur les pieds de son ami, qui ne pouvait plus bouger, comme paralyser.
Les trois amis se séparèrent, chacun de leur côté. Il se faisait tard, et demain, ils se retrouveraient sûrement. Koro pénétra dans la grande demeure Nara.
"Koromaru-kun… Demain tu vas à l’Aca…"
"Je sais, nee-chan."
"Tu devrais te réjouir."
"Va falloir que je bosse un peu plus, que je me sépare de mes amis, et que je me fasse dicter des devoirs par quelqu’un…C’est cool oé."
"Un jour tu rejoindras tes frères, tes cousins, tous ceux qui font notre honneur et notre fierté. Depuis que Kirue est parti…"
"Je le retrouverais, mère, je le retrouverais. Bonne nuit."
Jeu 31 Jan - 15:20