C'est ici que naissent toutes les tempêtes de sable occidentales de Suna. A plus de trois par jours, elles enchaînent toujours le même parcours. Passant à à peine vingt mètres des falaises de l'Ouest, elles se terminent aux frontières du pays de la pluie. De temps à autres tornades, elles sont aussi de simples rafales, et pour les plus impressionnantes des bébés cyclones. Jamais plus de cent soixante kilomètres/heure de vent ; jamais plus de onze tonnes de sable déplacé. Des tempêtes naines par rapport à celles qui viennent du Sud...
Elles naissent toutes dans ce trou béant, large comme un cratère, profond comme une simple piscine, c'est assez impressionnant. Les vents s'y mêlent et s'y démêlent, pendant que le sable, coule coule, monte et remonte du trou selon les forces aériennes qui les poussent. Le décors semble magique, voir féérique... Le sable ne demeure jamais en place, et semble échapper à la gravité, il vole, revole, se pose et décolle selon l'intensité des courants aériens.
Qu'il fasse joli ou beau, ici, plus qu'ailleurs dans le désert, il ne pleut jamais. Les vent sont rois en ce lieu.
Situé à cent, deux cent mètres des murailles -car le trou bouge, bien entendu-, ce spectacle est visible toute la journée, jamais le soleil ne passe à proximité, sauf le matin, d'un certain endroit de Suna, mais il est alors trop faible pour traverser la densité sableuse. C'est un endroit dépourvu de végétation, qui n'a pour seul attribut que la température agréable et la violence dévastatrice de son air.